Sauvage et modernité en rupture, par Catherine Maillard ! (Extrait de Rituels de femmes pour s’éveiller au féminin sauvage. isabelle Gueudré. catherine Maillard. illustrations : Marie Nanouk. Ed Courrier du Livre)
Dès lors que la question du féminin se pose, celle du féminin sauvage se profile immanquablement. Ressource primordiale de l’essence du féminin, selon la psychiatre « Clarissa Pinkola Este », « le Soi sauvage n’est ni docile ni vide… En acceptant de se laisser domestiquer, on laisse en jachère ses instincts, celui de jouer, de se lier, de faire face, de vagabonder et autres… » Qu’en est-il aujourd’hui de ce féminin sauvage ? Quelle place dans la modernité ?
Sauvage et modernité : en rupture !
La mise en jachère de notre part sauvage proviendrait de différents facteurs. Tout porte à croire que nous occupons davantage de terrain, c’est vrai ! Mais de quelle manière. Il semblerait que pour se frayer une place, les femmes se soient coulées dans des modèles à dominante masculine, excluant en majeure partie leur part sauvage. Mais comment faire autrement dans une société où la montée exponentielle du patriarcat, s’accompagne de la domestication de la nature, et d’un formidable développement de la technologie pour maîtriser et s’approprier le monde. Un facteur important comme le souligne Clarissa Pinkola Estes : » la Femme Sauvage, comme la nature sauvage, est victime de la civilisation. La société, la culture la traquent, la capturent, la musellent, afin qu’elle entre dans le moule réducteur des rôles qui lui sont assignés et ne puisse entendre la voix généreuse issue de son âme profonde. » Rappelons aussi que dans ce système patriarcal, la relation des femmes aux hommes comme protecteur a toujours été le socle de leur existence, d’où l’insécurité permanente de dépendre d’un autre, physiquement et socialement plus puissant … afin de survivre. Une histoire qui laisse des traces, nécessairement, à commencer par la difficulté à contacter notre véritable puissance ! Une invitation aussi à s’affranchir des modèles anciens limitants ! Coupés de nos racines, de nos cycles, de nos liens avec l’invisible et les esprits de la nature, nous privons le monde d’une part essentielle à son équilibre. Les retrouvailles avec notre part sauvage constituent à plus d’un titre une étape primordiale.
Renouer avec le sauvage
Les chemins pour renouer avec notre part primordial sont heureusement multiples. Souvent la difficulté semble prendre le pas sur le désir de changement, comme si la tâche était insurmontable. Il n’en est rien. Au fil de ma quête des retrouvailles avec ce féminin sauvage, j’ai rencontré nombre de « femmes sauvages », qui ont nourri ma recherche et inspiré. C’est lors d’une table ronde qui lui était consacré, qu’est apparu une piste essentielle. « Notre ressource sauvage se trouve dans le ventre des femmes » évoque la psychothérapeute Marie Hélène Sourd. « Cette force brute est belle car elle est la Vie même. Elle prend sa source dans notre ventre, elle est une ressource à disposition, pour toute femme qui ose la libérer et se servir de cette saine sagesse. « Nombreuses sont celles qui au moment d’accoucher, à cet instant de paroxysme où le mystère de la vie s’entrechoque parfois avec les angoisses les plus folles, ont découvert en elles une force et une autorité naturelles, une énergie insoupçonnée d’une puissance inouïe !
Des infos sur les cercles de ressourcement « féminin sauvage ». espace de rituels. https://www.facebook.com/events/833742820093054/