Pour les Maasaï, Dieu est une Déesse-Mère. Ils l’appellent Enk’Aï. « Les Maasaï m’ont appris à vivre au Féminin », par Xavier Péron qui vient de publier : « Les neuf leçons du guerrier maasaï » aux éditions Jouvence (2013)
Pour les Maasaï, il faut être prêt à se débarrasser de ses peurs au masculin ou au féminin si l’on prétend vouloir se transformer et savoir qui l’on est réellement. Il faut être prêt à se débarrasser de ce que nous craignons le plus, à savoir nous-même, car incomplet, pour redécouvrir la force du divin en nous (= Féminin sacré) et le laisser agir.
Au lieu de passer mon temps à bâtir un univers extérieur pour me fuir et m’empêcher d’être durablement en paix avec moi-même, les Maasaï m’ont appris à vivre debout avec la sensibilité de mon Etre constamment dans le mouvement, en devenir (reflet de la Création) et jamais limité par des murs définitifs, et la reconnaître comme seule capable de développer mon Humanité.
Ils m’ont appris à épouser le Féminin Sacré qui est la vibration « cosmique » et « terrestre » la plus élevée qui soit. Dans la culture maasaï, l’homme et la femme pris séparément sont incomplets. Chacun ne parvient à l’unité et à la transcendance qu’en s’abreuvant en effet à cette troisième catégorie : « le Féminin Sacré », qualité centrale de la Vie où tout n’est qu’Un ! Une chose tout à fait concrète en fait. Pour les Maasaï, Dieu est une Déesse-Mère. Ils l’appellent Enk’Aï, qui, comme par un fait exprès est aussi le Féminin Sacré !!!!
Plusieurs fois par jour, ils m’ont appris à me connecter à Elle en opérant « aingoru enkitoo » (« L’écoute du Bon Ordre »), pratique courante de la plus haute importance chez ce peuple premier emblématique d’Afrique. C’est très facile de s’y adonner, ce n’est qu’une question de « Foi ». Je fais le vide en moi, j’oublie consciemment mes pensées, mes émotions, mes jugements, causes de mon mal-être, et je les entraîne vers mon cœur pour qu’ils se transforment en une vive énergie (que je visualise). Alors, je ressens Enk’Aï au plus profond de mon Etre qui soudain trouve une solution pour moi, qui agit à ma place sans effet de force, avec une grande douceur, comme une caresse. J’apprends à observer en silence (très important), à vivre dans l’Ici et Maintenant, je visualise au-dessus de mon crâne un cordon ombilical (osotwa) qui me relie à Elle et je reçois sa plénitude « à gros bouillons ».
Enk’Aï seule colore tout ce qui Est jusque dans le moindre détail. Elle seule est le Réel qui est éternel ! Mais également mouvant et se vivant dans le partage. Vous apprendrez à trouver le « Bon Ordre » non pas dans les dogmes ni dans un horizon religieux vague et distant, mais dans la qualité de l’instant coloré par la Déesse-Mère, le Grand-Tout, une Déesse bien vivante et non un concept philosophique. La Réalité seule est féconde. Il suffit d’en adopter la couleur pour colorer sa vie et la rendre efficace.
Et vous recevrez d’autant plus, mes cher(e)s ami(e)s, que vous aurez su prendre en compte à quel point la Réalité est éminemment fragile, combien il faut en prendre soin. Pour les Maasaï, plus elle est fragile, plus elle atteint à la « sainteté » (le contraire du chaos). En particulier, certaines périodes, certains âges tels que la vie d’une femme, la vie d’une maman, la vie d’un nourrisson (ou d’un grand-parent), ou encore les temps de transition où l’on a quitté l’ancien sans être encore entré dans le nouveau, sont intouchables, inviolables, sacrés au plus haut point parce que fragiles, sensibles et pleins de tendresse. Parce que c’est là que la Réalité est le plus Elle-même. Ce faisant, vous permettrez au Féminin Sacré, à Enk’Aï qui est le Féminin par excellence, de triompher. Alors « pee memodayu », « pour ne pas paraître bête », adoptez sans plus attendre le Féminin sacré qui est en vous ! Ashe naleng, merci beaucoup.